Comité de lectures

Publié le par Astazie


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Titre : Le chemin des neuf mondes
Auteur: Eric Julien

Editeur : Albin Michel
Genre: documentaire
Pages :282
Date d'édition ; 2001
ISBN: 978-2226128072

Quatrième de couverture ;


Les Indiens Kogis de Colombie peuvent nous enseigner les mystères de la vie Eric Julien rencontre les indiens kogis dans des circonstances exceptionnelles: ils lui sauvent la vie alors qu'il se meurt d'un oedème au poumon. Dix ans plus tard, il retourne sur les lieux avec l'idée d'aider ce peuple à survivre et à retrouver une place dans la société moderne. Après une longue quête, le jeune homme se retrouve dans les montagnes impénétrables où il découvre une peuplade descendant directement des Incas, à la culture exceptionnellement belle et préservée malgré de mortelles menaces.

 

Mon avis:


Eric Julien part travailler en Colombie, en octobre 1985, envoyé par le gouvernement français. Il entreprend une expédition dans les montagnes, pour rencontrer les indiens Kogis. Il est victime d'un œdème pulmonaire, il ne pourra pas poursuivre son chemin.
Il sera soigné par les Kogis avec leur savoir ancestral.
Il rentre en France et promet de revenir les aider.


Les colombiens s'approprient les terres des Kogis, qui doivent trouver refuge dans des montagnes encore plus hautes.
Dix ans plus tard, Eric Julien revient. Les terres seront rachetées aux paysans.
Eric Julien a crée une association "Tchenduka - Ici et ailleurs" , sollicité des amis en convainquant par des conférences.

14000 hectares ont été restitués.


Les Kogis viennent en France, ne comprennent pas notre façon de vivre.
" - Pourquoi faites-vous des trous dans la terre?
- Pour aller plus vite, pour gagner du temps .
- Mais où voulez-vous arriver au plus vite? "

 
Tous ces efforts seront pour ce peuple Kogis, ils donnent sans compter une sagesse. Il faut prendre le temps de découvrir ce " chemin des neuf mondes", cette description de la vision de la vie.
Une philosophie de vie s'appuyant sur un rapport à l'univers diffèrent du nôtre avec un respect de la terre et des écosystèmes.

 

  le chemin des  neuf mondes -

 

 "Premier monde
Le premier monde, c 'est la mère, l'eau et la nuit, il n'y a rien que l'esprit (Aluna) et le possible des choses. « Tout est esprit et pensée. » La mère s'appelait Se-ne-nulàng. Il y avait aussi un père qui s'appelait Katakéne-ne-nulang. Ils avaient un enfant qui s'appelait Bùnkua-sé. Mais ce n 'était pas des gens, rien. Ils étaient Aluna, l'esprit.
Au début, il n'y a rien, rien et tout à la fois. Les éléments, le ciel, l'air, les montagnes puissantes et magnifiques. Et l'envie, l'envie première, profonde de marcher, d'aller ailleurs, devant, plus loin. L'être est là, mais il n 'est pas. Il est sans conscience. Peut-être pourra-t-il devenir. Peut-être... Cela dépend de lui. Mais le chemin est long, si long et si court à la fois. Il y a ces labyrinthes, ces textes obscurs, il y a la liberté et les prisons, il y a tout, il n'y a rien comme au début... c'est le possible inexistant..

Deuxième monde
Le deuxième monde, c 'est l'énergie. « II existait un père, c'était un tigre, pas un tigre comme un animal, mais l'esprit du tigre, son énergie, sa force vitale, un tigre en "Aluna". Il y a une énergie, qui est là, puissante et déroutante, complice ou ennemi. Elle montre, entraîne, questionne, elle blesse parfois sur un chemin chaotique dont le sens... » C'est ce qui rendra le possible existant, Dieu ? L’énergie ? la vie

Troisième monde
Alors, s'est formé le troisième monde, c'est la naissance, le passage de l'ombre à la lumière. « Les gens sont arrivés, mais ils n 'avaient pas d'os, pas de force. Ils étaient comme des vers, des lombrics sortis de la terre, la mère. C'est la naissance, c 'est l'incarnation des possibles, failles et fissures, coups et blessures.

Quatrième monde
Avec le quatrième monde sont venus les premiers qui savaient comment allaient être les gens. « Ils avaient un corps, une peau, des bras, une tête... » C 'est la découverte de ce qui est perceptible, de l'apparence des choses. C'est la découverte du monde, de sa chair et de sa réalité visible. La mère s'appelait Sâyagaueye-yumang, il avait une autre mère qui s'appelait Disi-se-yun-tanà.

Cinquième monde
Avec le cinquième monde, sont venues la parole, la pensée. Dans ce monde, la mère était Enkuàne-ne-nulang. Alors, il n'y avait pas de maisons, mais là, c 'est formée la première maison, pas avec du bois, des lianes et des palmes, une maison en « Alu-na », dans l'esprit, pas plus. « II y avait des gens, mais ils n'avaient pas d'oreilles, pas de bouche, pas d'yeux, ils n'avaient que des pieds, alors la mère leur a demandé de parler. C'est la première fois que des gens ont parlé. Mais comme ils n 'avaient pas de langage ils ont juste dit, nuit, nuit, nuit. » C'est la confrontation, la rencontre, la création du lien qui rattache, qui relie ou qui repousse. C'est la pensée... Il y a cinq mondes.

Sixième monde
Alors, le sixième monde s'est formé, s'est mis en place. Sa mère était Bunkuàne-ne-nulang, son père était Sai-Chakà. Ils formaient un corps, un corps entier avec des bras, des pieds, une tête. Alors, les maîtres du monde ont commencé à naître. Au début, ils étaient deux : le Bùnkua-sé bleu et le Bùnkua-sé noir, et dans chacun il y avait neuf Bùnkua-sé. Ceux du côté gauche étaient tout bleus et ceux du côté droit étaient tout noirs.
Le corps est entier, deux esprits vont pouvoir naître, le monde va se diviser en deux parties. La recomposition...

Avec le sixième monde vient le temps des extrêmes, explorations obscures des profondeurs de l'âme.

Septième monde
Alors, s'est formé le septième monde et sa mère était Ahùnyikà. Alors, le corps n 'avait pas de sang, mais maintenant il commence à avoir du sang. Beaucoup de vers sont nés sans os et sans force. Tout ce qui doit vivre dans le monde est vivant, le corps est entier. C'est la recomposition, la recherche de l'axe de vie. Maintenant il y a sept mondes.


Huitième monde
Alors va se former le huitième monde, et sa mère s'appelait Kenyajé. Son père était Ahuinakatana. Alors sont nés les pères et les maîtres du monde. Il y avait trente-six pères et maîtres du monde, il y avait quatre fois neuf pères et maîtres du monde. C'était les premiers. Mais quand ce monde s'est formé, ce qui devait aller vivre loin n 'était pas complet, pas terminé. Presque, mais pas tout à fait. Il n'y avait pas encore d'eau partout. Le jour, la lumière n'étaient pas encore là. Mais les esprits sont là, tous. C 'est « Yuluka », le temps de l'harmonie.

Neuvième monde
Être et dire... Alors, s'est formé le neuvième monde. Il y avait neuf Bùnkua-sé blancs. Alors, les pères du monde ont rencontré un grand arbre, et dans le ciel, sur la mère, sur l'eau, ils ont fait une grande maison. Ils l'ont faite en bois avec des palmes et des lianes, bien faite, grande et puissante comme une grande Kankurua. Cette maison, ils l'ont appelée Alnàua [Aluna]. Mais, il n 'y avait pas encore de terre. Le jour n 'était pas encore levé. Ainsi, les choses furent faites, ainsi est né Sintana. C 'est la mort (l'ouverture au cosmos) de l'être et sa renaissance au monde. Ça pourrait être l'unicité, le dépassement dans un tout infini."

 

 

Quelle belle leçon de vie !!!


 

 


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